Rappelez-vous qu'en France aujourd'hui, au-delà des beaux discours notamment de rémission du nombre de défaillances en 2020, 90% des startups échouent (source : 1001 startups) et 50% des TPE-PME meurent avant leurs 6 ans (source : INSEE). C'est exactement ce que je dis depuis 2 ans, et cela n'a pas changé, surtout en ce temps de crise sanitaire mondiale. Aucune entreprise n'est à l'abri, qu'elle soit petite ou grosse. Pourquoi ? Le monde évolue à une vitesse sans précédent, c'est ce que l'on rencontre d'ailleurs aujourd'hui.
Bref, Darwin avait raison :
« Ce n'est pas la plus forte, ni la plus intelligente des espèces qui survivra, mais celle qui sera la plus apte à changer.
Les 4 types d'innovation, que vous allez découvrir à travers cet article, permettent de diversifier son portefeuille d'initiatives afin de répondre aux enjeux court terme mais aussi moyen en long terme. C'est pour moi le seul moyen d'assurer une performance d'entreprise durable donc la pérennité de l'entreprise.
Connaître ces 4 types d'innovation est également d'une grande aide pour définir et implémenter la stratégie.
Ça permet enfin de rassurer des investisseurs sur la capacité de l'entreprise à se réinventer continuellement et donc à durer dans le temps. Montrer cette maîtrise a un impact direct et significatif sur la valorisation financière.
Les grands efforts de Recherche et Développements sont désormais réservés - je grossis volontairement le trait mais à peine - aux mastodontes que sont les GAFAM ou plus globalement les énormes structures qui peuvent financièrement se permettre d'immobiliser d'importantes sommes d'argent pendant de longues durées, qui plus est en prenant le risque de les perdre...
De rares entreprises de tailles plus modestes parviennent encore à chercher des pistes nouvelles, souvent « à temps perdu » voire sans réelle stratégie, mais ça reste souvent des initiatives de faible ampleur qui ne sont malheureusement pas toujours couronnées de succès.
Dans beaucoup trop de cas, on saupoudre, on bricole, on perd son temps (et donc son argent) et on finit par mettre l'entreprise en danger. C'est ce qui arrive lorsqu'on croit que le produit/service qui a un jour été un succès le sera éternellement ou qu'on ne met rien/pas grand-chose en place pour écouter précisément et régulièrement les attentes volatiles de ses clients ou encore qu'on ne cherche pas d'autres débouchés pour son produit/service.
L'innovation est souvent perçue comme lourde à mettre en œuvre, couteuse et/ou risquée... Celles et ceux qu'on qualifie de « profils innovants » sont souvent perçus comme des électrons libres ingérables et capricieux... ce qui est généralement faux.
Et pourtant, parfois même sans le savoir, tout le monde innove, ou du moins a un jour innové.
Mais qu'est-ce que réellement l'innovation ?
Le mot « innovation » décrit selon moi à la fois un processus et son/ses livrable(s).
Pour comprendre globalement un processus d'innovation - car il en existe une infinité de formes - il convient d'abord de faire la différence entre trois notions élémentaires :
Créativité
La créativité est la capacité à générer des idées. Une croyance commune consiste à croire que la créativité est uniquement artistique, or c'est faux !
Cette capacité se travaille dans tous les domaines et peut se développer drastiquement avec la pratique, exactement de la même manière qu'un muscle se développe grâce à la pratique de l'exercice physique.
J'ai vu comme tout le monde des personnes très créatives comme des personnes moins créatives, mais je n'ai clairement jamais vu de personne sans la moindre créativité 😊
Des centaines de méthodes et d'exercices de créativité existent, reposant toutes sur la capacité de notre cerveau à diverger (créer, imaginer, ressentir...) et à converger (raisonner, organiser, structurer...).
La plus connue étant le fameux « brain storming », connu de tous mais malheureusement rarement bien utilisé...
Une séance de créativité se découpe généralement en cinq phases bien distinctes : échauffement, pose du sujet, divergence, convergence et synthèse. Ne pas respecter ces phases, c'est prendre le risque de ne pas générer suffisamment d'idées de bonne qualité.
L'autre écueil récurrent en créativité consiste à n'inviter qu'une seule population de personnes pour un sujet donné (ex : que des ingénieurs ou que des personnes du marketing). Ceci entraine une certaine forme de consanguinité dans les idées et altère donc directement la production.
Il m'est arrivé d'inviter des personnes de la cantine ou des femmes de ménages à des séances de créativité. Une fois les croyances réciproques gommées, les résultats ont toujours été étonnants 😊
Beaucoup d'autres paramètres entrent en ligne de compte comme par exemple la formulation du sujet (elle doit être claire pour tous), le choix du lieu (une salle sombre, fermée, sans fenêtre, basse de plafond bloquera les mécanismes inconscients liés à la créativité), la durée de la séance (20mn à 1h, pas plus, quitte à en faire plusieurs), le moment choisi pour la séance de créativité (pas après manger ou le vendredi à 19h évidemment, mais plus généralement une période très tendue et stressante ne sera pas la meilleure, même si lorsqu'on n'a pas fait cet effort avant, on n'a pas d'autre choix que de le faire... maintenant...)
Invention
Une invention est un concept que l'on a construit, créé ou « inventé ». Elle prend souvent la forme de vagues croquis puis d'une maquette, d'un prototype ou d'un « POC » (Proof Of Concept).
Le Larousse définit l'invention comme étant l'action d'imaginer, d'inventer, de créer quelque chose de nouveau.
La langue française illustre très bien cette notion :
« il n'a pas inventé la poudre »
« elle n'a pas inventé le fil à couper le beurre »
« il ne faut pas réinventer la roue »
Pour moi une invention est un concept, un savoir-faire, un objet ou toute découverte nouvelle qui n'a pas encore forcément trouvé d'application concrète.
L'écriture a par exemple été inventée à Sumer (l'actuelle Irak) vers 3300 av JC pour communiquer. On ne pensait clairement pas à ce moment là de l'histoire aux livres, aux billets de banques, aux cartes de visites ou à internet 😊
C'est précisément ce qui nous mène à la notion suivante :
Innovation
Une innovation est un produit, un service ou un processus nouveau qui créée de la valeur. Cette valeur peut être financière (= de l'argent qu'on gagne), c'est souvent le cas dans notre monde hautement financiarisé, mais ce n'est pas obligatoire. Elle peut en effet également être liée à une économie réalisée (= de l'argent qu'on ne dépense pas), à un gain de confort ou à un gain de temps, par exemple.
Ainsi un nouveau modèle économique peut aussi être considéré comme une innovation : c'est le cas de celui d'Uber dont l'impact a même généré un adjectif : « l'ubérisation » qui décrit le fait de casser les intermédiaires historiques pour créer la relation la plus directe possible entre un fournisseur de service et l'utilisateur de ce même service.
L'important ici est la valeur perçue par le client. C'est cette valeur perçue qui le fera - si elle lui semble suffisante - acheter votre produit/service/processus, à condition que le prix à payer pour ce produit/service/processus lui semble raisonnable bien sûr. Par raisonnable j'entends proportionnel à la valeur perçue.
J'ai fait une vidéo de 2mn en 2016 pour expliquer ces notions simplement, vous la trouverez ici
Une des croyances la plus profondément ancrée dans les esprits - et qui est aussi l'une des plus fausses que je connaisse - est celle qui consiste à dire qu'une innovation est forcément technologique.
La technologie peut bien sûr faire partie de l'équation, mais elle n'est absolument pas indispensable.
Il existe en effet 4 types principaux d'innovations que l'on classe selon leur impact technologique (qu'on appelle « état de l'art ») et selon leur impact marché (conquête de parts de marché notamment).
Ainsi une innovation à faible impact technologique et à faible impact marché sera dite « incrémentale ». C'est par exemple le cas d'un restylage en automobile.
Une innovation à faible impact technologique mais à fort impact sur le marché sera dite « majeure », j'aime bien mettre le premier IPhone dans cette catégorie même si c'est toujours réducteur et polémique. L'écran tactile existait préalablement sur des machines industrielles mais pas sur les téléphones mobiles. Ce « simple » transfert de technologie préexistante a ouvert l'ère des Smartphones avec l'impact qu'on connait.
Soulignons ici au passage l'intérêt d'une veille élargie qui est un des catalyseurs majeurs de l'innovation dans une organisation (notamment via internet, les revues spécialisées, les salons internationaux, les brevets, les concurrents, les fournisseurs, les clients...etc)
Une innovation à fort impact technologique mais à faible impact marché est dite « stratégique ». C'est le cas par exemple de la voiture électrique. L'objectif étant bien évidemment de faire décoller ce produit le plus vite possible.
Enfin, une innovation à fort impact tant technologique que marché est dite « radicale » ou « de rupture » ou encore « disruptive », vous avez sans doute entendu parler de ces mots à la mode. C'est évidemment le Graal qui permet de prendre une longueur d'avance sur ses concurrents et après lequel tout le monde court. Il faut néanmoins bien comprendre que, en innovation de rupture, le marché n'existe généralement pas, du moins pas dans le conscient des gens comme c'était le cas par exemple avec la Ford T. Henry Ford disait lui-même que s'il avait demandé à ses clients ce qu'ils voulaient, ils lui auraient demandé « un cheval plus rapide ». Facebook ou Internet en sont également d'excellents exemples. On connaît aujourd'hui la place que le Web ou les réseaux sociaux prennent dans nos vies, tant professionnelles que personnelles...
Vous retrouverez ces différents types d'innovation dans cette vidéo de 2mn
Une fois qu'on comprend la différence entre ces 4 types d'innovation, il paraît évident que la situation idéale serait d'avoir des initiatives dans chacun de ces quatre cadrans.
En effet l'échelle de temps est différente : courte pour de l'incrémental, long pour du radical et l'incertitude est omniprésente.
Cette démarche est évidemment onéreuse mais c'est de loin celle qui donne les meilleurs résultats et par résultat je n'entends pas uniquement livrables produits/services/processus mais aussi chance de survie de l'entreprise.
La première chose qui m'intéresse dans l'innovation, c'est que c'est le premier levier de pérennité d'une entreprise même si peu de gens le comprennent et considèrent donc l'innovation comme une option. Je suis convaincu que ça n'en est pas une.
Pour preuve, Une étude de l'American Enterprise Institute révèle que seulement 12% des entreprises listées au classement Fortune 500 de 1955 existaient toujours en 2017 et cette même étude prédit également un taux d'échec comparable - 88% donc - parmi les géants actuels d'ici 60 ans...
Si vous pensez que l'innovation est une option, je suis désolé de vous dire que, malheureusement, vous vous trompez et la pandémie que nous traversons me donne tristement raison...
Que vous soyez boulanger, restaurateur, taxi ou Google, que vous soyez dans le digital ou dans l'industrie, dans l'éducation ou la santé, l'innovation est incontournable si vous souhaitez que votre activité perdure.
Je vous invite donc à lancer sans plus attendre plusieurs initiatives de petite ampleur qui vous permettront, rapidement et à moindre coût, de produire rapidement et régulièrement des résultats.
Il en va de votre survie. Commencez aujourd'hui.